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Litterascrap
30 décembre 2014

Ces instants là...

Cela fera 3 ans maintenant que je participe aux matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister.

A chaque fois cela m'a donné l'occasion d'aller à la rencontre d'auteurs que je n'aurai sans doute pas lus, je n'ai jusqu'alors jamais été déçue et cette année à nouveau j'ai découvert une auteure qui vaut vraiment le détour....

Le livre que j'ai choisi est celui-ci:

Source: Externe

Le topo:

Elle grandit dans le nord de la Norvège, entre une mère insaisissable mais présente, une petite soeur qu’elle protège, un père qu’elle méprise avant de le haïr. Elle n’est pas coupable du mal qu’il lui fait. 
Puis elle aime le rock, la danse, les mains de l’apprenti électricien. Elle surnage face à la honte, part à la ville étudier. Son père est loin, c’est bien, mais son jeune fils aussi est loin...

Ce que j'en ai pensé...

      J'avoue que j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire.. Ca me dérange toujours lorsque un auteur n'identifie ces personnages que par des pronoms personnels ou les désignent par de noms communs comme le père, la mère.... Il faut dire que je suis une amoureuse de Zola, Balzac, Flaubert, Hugo  bref une fan de la littérature du XIXè S. et  ces auteurs là offrent à leurs personnages des identités complètes qui nous permettent de  les suivre, de les imaginer sans risque de s'égarer. Et quand on ne nomme son personnage que par il ou elle, il se crée une distance entre lui et le lecteur que j'ai souvent du mal à dépasser.

       Mais malgré tout je ne me suis pas laissée démonter par cet effet stylistique qui au bout du compte était justifié., et a tout son sens.

Cette histoire est le récit d'un destin. Celui d'une femme. Oui,  le Elle s'imposait.. Sans doute ce récit a tiré son essence de la vie même de Herbjørg Wassmo et l'utilisation de ce pronom personnel pour désigner l'héroïne permet à l'auteure de créer une distance entre elle et son personnage et lui permet ainsi de révéler son intimité sans jamais tomber dans l'impudeur.

       En lisant ce roman on suit une quête, celle justement d'une identité qui se construit. Très vite j'ai eu à l'esprit cette phrase de Simone de Beauvoir :" On ne naît pas femme, on le devient" ("Deuxième sexe")

        Mais surtout ne vous y trompez pas, ce livre va au delà de la revendication féministe, il nous transporte dans l'intimité profonde d'une jeune fille qui va devoir conquérir son identité féminine, souvent très douloureusement. C'est aussi le récit de la naissance d'un écrivain ou je dirais plutôt l'éclosion d'une auteure qui trouve en l'écriture la liberté, mais également un moyen de comprendre la vie qui souvent la heurte, et la déstabilise:" En écrivant, elle cherche à explorer ce qu'elle ne comprend pas dans la vie; dans la vie, elle se laisse décontenancer et oublie toute référence à la réalité.".

         Récit biographique ou pas, qu'importe cette lecture m'a transportée, m'a émue, m'a conquise....  L'écriture de Herbjørg Wassmo est fluide, épurée directe, j'ai été souflée par la beauté de ce style qui est je crois ce qui m'a aimanté en premier à ce roman et m'a donné l'envie de découvrir d'autres textes de cette dame. du grand Nord.... Jamais on ne tombe dans le pathos... le style est mesuré, il en est que plus efficace...

        Oui j'ai été émue par ce roman, par cette parole de femme et j'ai envie de terminer mon propos par cet extrait: 

        La mère d'Elle est morte voici ce qu'elle écrit sur la défunte, véritable hommage à une sagesse singulière:

" Toute la vie de sa mère a été un combat, songe-t-elle. Un combat optimiste. Notamment pour elle. Pour son fils. Combat pour une vie digne. Maîtriser. Etre respectée.  Travaillant sans avoir fait d'études. Des joies infimes qu'elle était seule à savoir. Sa mère avait des exclammations comme Là on est bien, sans autre commentaire. Elle n'a pas souvenir de l'avoir jamais entendue se plaindre de sa vie, ou imputer à d'autres de n'en avoir pas tiré ce dont elle rêvait..."

A très bientôt...

 

 

 

 

 

 

 

 

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